French Divide 2017 – Day 5
Etape de transition
208 km, 2650 mD+, 16h45
Saône et Loire – Allier – Puy-de-Dôme
mercredi 9 août
Je suis réveillé au chant du coq vers 5h15. J’ai passé une super nuit sous mon préau d’école. Un petit chat peu farouche vient me saluer, ou vient plutôt chercher de la nourriture qu’il a reniflé dans mon sac à provisions. Pour le remercier de ce bon accueil matinal, je lui offre un mini saucisson sec.
Je fais un stop petit déjeuner à Toulon-sur-Arroux après 20 km de roulage. Je me sens rouillé et raide, mais cette première partie a encore été géniale à rouler. La suite le sera tout autant.
Je m’arrête assez tôt pour déjeuner à Bourbon-Lancy car nous y avons passé de super vacances en famille il y a deux ans. Je connais la boulangerie et je me pose dans la veille ville en pensant à mes enfants. Petit pincement au cœur mais ça me donne aussi de la force.
La pluie tombe par intermittence depuis la fin de matinée. Les textos reçus des potes et de la famille parlent de plus en plus de météo. Généralement ce n’est pas bon signe… « T’inquiète plus tu vas aller au sud, plus ça va s’améliorer ! »
Je m’arrête peu avant Moulins pour ravitailler, puis je traverse la préfecture de l’Allier sans m’arrêter. Pas le temps de faire du tourisme, et les paysages me suffisent largement.
A ma surprise, j’arrive sur le GR300 balisé des deux traits blanc et rouge caractéristiques, mais également avec l’icone des chemins de Compostelle. Je n’y connais rien en Chemins de Compostelle, alors je ne m’attendais pas à les trouver si tôt. Je suis content car j’en ai une super image, mais je vais vite déchanter. Le terrain herbeux de type champ de patates fait que je n’avance pas et j’ai l’impression d’y laisser beaucoup d’énergie. Je croise deux petits chatons qui sont venus m’encourager sur cette section difficile.
Le vent s’est levé, et il est sacrément de face. Le ciel s’assombrit de plus en plus.
Au km 170, peu avant Chantelle, en montant un petit chemin bitumé bien raide, je manque de tomber dans un mini ravin, quasiment à l’arrêt. Aucune difficulté technique, mais la fatigue me rappelle qu’il faut rester vigilant. J’arrache dans ma micro-chute le tracker GPS de ma sacoche de selle Apidura, heureusement qu’un collier Rilsan sécurisait l’attache.
J’arrive au kilomètre 200 dans une petite ville où je pourrais me ravitailler et dormir, mais j’hésite car il est encore un peu tôt. Je décide de continuer et la pluie se met franchement à tomber. Je m’arrête au prochain village et tente ma chance auprès de l’habitant pour essayer de trouver une place dans un garage ou dans une grange.
Premier essai dans une maison familiale. Des enfants à la fenêtre m’accueillent gentiment et vont chercher leur grand-père.
« Vous n’avez pas de tente ? »
Option 1 « Bin non sinon tu crois que je te dérangerais crétin ?… »
Option 2 » Heu non, je cherche juste un endroit pour me protéger de la pluie. »
Je choisis Option 2. Rester poli en toutes circonstances.
« Désolé, on est complet. »
Je tente ma chance dans une deuxième maison et je me fais claquer la fenêtre au nez par un vieux monsieur à qui j’aurais peut-être fait peur.
Piteux, je repars et je pousse jusqu’au prochain village. Je trouve alors ce que je pense être un ancien four à pain. C’est parfaitement abrité et assez propre. Je m’y installe pour la nuit. Je grignote quelques trucs à manger qu’il me reste.
Mon bivi et surtout ma doudoune sont parfaitement secs malgré la pluie, tout va bien.
Je n’aurai pas croisé un concurrent de la journée.