French Divide 2017 – Day 2

French Divide 2017 – Day 2

Histoire de pneus…

248 km, 2180 mD+, 16h00
Aisne – Marne
dimanche 6 août

Levé vers 5h30, je me prépare tranquillement pour attaquer cette deuxième journée. J’ai hâte de me remettre en selle et découvrir les chemins qui nous attendent. Nos hôtes se sont levés pour nous dire au revoir, et je les remercie encore pour leur accueil si chaleureux. Je pars vers 6h15 et laisse Clément qui vient de se lever, il a préféré se reposer un peu plus longtemps.

Je roule plein sud à travers champs et villages en profitant du jour qui se lève. Après une trentaine de kilomètres, sur un chemin de traverse avalé à bonne allure, j’entends soudain un gros « pshiiittt ».
Le liquide préventif de mon pneu arrière gicle immédiatement. Je ne suis pas inquiet, je sais que la perforation va être colmatée. Ça ne colmate pas. Je m’arrête, constate la petite entaille, regonfle, repars, re-pshiiittt… Je roule, mais ça ne colmate vraiment pas. Je réfléchis à toute allure à comment faire. Si seulement j’avais une mèche comme pour les pneus de voitures et de motos. Et soudain ça fait tilt : j’ai des mèches. Des petites, des pour pneus de vélo, des qui ont fait une TCR entière sans jamais avoir à être utilisées. J’en pose une, ça a l’air de marcher, je repars. 500 m, pshiiittt. Je commence à stresser, la mèche n’a pas tenu. Si en fait, je découvre une autre entaille, je pose une seconde mèche. Je repars et la confiance me regagne petit à petit quand un nouveau pshiiittt retentit, 2 km plus loin. Une nouvelle entaille, cette fois-ci plus grande. La troisième mèche ne tiendra pas. Je pose donc une chambre. 1h30 s’est écoulée, et le moral en a pris un sacré coup.

Partie roulante au petit matin qui sera fatale à mon pneu arrière

Quand le temps tourne comme ça sans avancer, c’est démoralisant. Une impression de perte de temps, à ne pas pédaler. Je m’attendais à me faire doubler par tout mon groupe, mais finalement seul trois riders m’ont dépassé. Les trois se sont arrêtés pour me demander si ça allait, c’est ça la solidarité sur les épreuves longue distance.
Le premier est un gars du vendredi, que j’avais donc dépassé la veille sans m’en rendre compte. Le pauvre a l’air un peu dans le dur. Il me dit ne presque pas avoir dormi la première nuit à cause de la pluie, il a l’air un peu inquiet pour la suite. Quand il repart, je suis presque plus embêté pour lui que pour moi. Ce type m’a touché.

Puis viennent Mario et Benjamin. Ces deux là, je ferai un bout de route avec eux.
Mario est un Suisse jovial, toujours souriant, à la personnalité profonde et généreuse. Le genre de type doué qui réussit tout ce qu’il entreprend, en restant modeste. J’accroche de suite avec lui, même si on ne se sera pas beaucoup vu et parlé au final. Le courant passe parfois très vite sans avoir besoin de trop se connaître.

Mario : the super nice Swiss man ©Milopix

Je continue d’avancer très stressé que l’entaille ne s’agrandisse et que la chambre à air explose. Je me vois abandonner au deuxième jour à cause d’un pneu explosé. Trois semaines avant, c’est ce qui m’est arrivé dans le Morvan alors que j’étais parti m’entraîner pour trois jours.
Je réfléchis à comment j’ai pu en si peu de temps perforer à de multiples reprises mon pneu arrière. Je mène l’enquête mentalement et au fil des heures je conclus que j’ai du rouler sur quelque chose de coupant provocant les entailles d’un coup, qui se sont ouvertes une à une en roulant. Fin de l’enquête, le verdict est prononcé, sur une hypothèse, sans avoir arrêté le(s) coupable(s). Serait-ce des silex, des bouts de verre ? Je ne le saurai jamais.

Je retrouve de temps en temps Benjamin et Mario au fil des arrêts qui jalonnent la journée. Je n’essaie pas de les suivre dans les montées, je les rattrape parfois sur le plat et dans les descentes.

Il fait très chaud, et je ravitaille souvent en eau.

Dans les vignobles de Champagne

Arrivé dans la forêt de la montagne de Reims, je double deux concurrents du vendredi. Françis en fat bike (!), et un Anglais très chargé qui pousse son vélo dans la forêt. Je me dis que ça risque d’être compliqué pour ce dernier dans le Morvan…

J’arrive au CP1 à 16h et suis content de voir Céline et Thibaut du staff qui sont là et qui font un super accueil à chaque concurrent. Trente minutes de pause et je repars.

Céline au CP1 : wonder woman au beau sourire

Je m’arrêterai plus tard pour essayer de placer un bout de scotch, puis un papier de Mars, entre la chambre et l’intérieur du pneu, sans succès. Encore 45 minutes de perdues…

Le parcours en Champagne est éprouvant, les petites côtes très pentues dans les vignes s’enchaînent, en alternance avec des traversées de bois, mais le parcours est superbe.

Dans les pentes raides des vignobles de Champagne

Benjamin me rattrape sur la dernière portion avant d’atteindre Vitry-le-François. Vitry-le-François, ou plutôt son Mac Do, est l’objectif que je veux atteindre avant 22h pour me ravitailler. Benjamin m’accompagne dans mon repas gastronomique. Il vérifie les positions sur Trackleaders et trouve un hôtel. J’avais l’intention de dormir dehors, mais quand l’idée de dormir dans un lit, de prendre une douche et recharger les électroniques, s’installe dans la tête, c’est dur de résister… La nuit d’aventurier attendra.

Ravito diététique

 

 

 

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