Occitaman 2019 : mon premier triathlon XXL

Occitaman 2019 : mon premier triathlon XXL

 

Mi-juillet, nous sommes en route pour le triathlon Val de Gray avec Christophe et Olivier. Dans la voiture Olivier se met à nous parler l’Occitaman de Toulouse de mi-septembre. « Si le triathlon de ce WE se passe bien, je m’inscris dans la foulée ». Je souris.
Olivier est un garçon enthousiaste et toujours positif. Certains pourront penser que ces qualités font manquer inéluctablement d’objectivité, c’est mal le connaître, et c’est mal comprendre ce qu’est l’optimisme. Pourtant la vie ne l’a pas épargné, et je suis d’autant plus admiratif de cette capacité qu’il possède à transmettre positivement son énergie.
Mais ce triathlon format L ne se passe pas vraiment bien pour nous 3 : la canicule écrasante de ce samedi après-midi aura eu raison de nous, même si nous terminerons tout de même l’épreuve vaillamment.
Du coup, au retour, Olivier est fidèle à ce qu’il avait annoncé. « Bon les gars, Toulouse c’est mort, je ne suis pas prêt ». Je souris.

Pourtant ce samedi 14 septembre à 6h30 du matin, nous sommes bien prêts à prendre le départ de cet Occitaman, grâce à cette phrase coupable que j’ai eue 15 jours avant, lorsque nous terminions notre séance de nage en eau libre aux étangs de Cergy. « Je te rappelle que normalement tu devais prendre le départ de l’Ironman de Toulouse dans 15 jours » je lui lâche pour le chambrer. Il n’en fallait pas moins pour mettre une pièce dans la machine, cette machine créatrice de défis, d’innovation, de recherche d’intensité. Quelques heures après l’entrainement, je reçois messages et coups de fil qui finiront de me persuader que l’aventure vaut le coup d’être tentée.
L’épreuve était complète depuis janvier, mais suite à des désistements, quelques places ont été réouvertes.

Mon kit triathlon

Je ne fais pas le malin au bord du lac de la Ramée peu avant le départ. Il fait nuit, on devra donc se diriger en suivant les lanternes qui sont mises sur les premières bouées et les kayaks.
Le WE d’avant, nous étions alignés sur le triathlon de la ligue d’Ile de France (distance L – 2.1 km nage – 88 km vélo – 20 km de course à pied). Et le WE d’avant je courais un trail de 20 km à fond. Autant dire que cette préparation ne ressemble à rien, ce qui est normal puisque je n’aurais jamais pensé faire un triathlon full distance en 2019.

Installation dans le parc à vélo à 6 h du matin

Nous ne sommes qu’un peu plus de 200 participants pour cette première édition et comme à mon habitude je pars en fin de peloton vu mon niveau de natation…
Je regarde rapidement ma montre à la sortie de l’eau à la fin de la première boucle (sortie à l’autralienne). 45′, c’est vraiment pas terrible, et il n’y a pas grand monde derrière moi. Je replonge pour les 2 km restant avec un petit coup au moral, ou plutôt un vrai coup au moral. Il fait jour maintenant. Je nagerai quasiment seul jusqu’à la fin.
Je sors en 1h33 en 157ème position, je trouve ça franchement nul, mais je ne comprends toujours pas comment j’ai pu espérer mieux, vu que ce temps est cohérent avec ce que j’ai nagé sur les autres triathlons jusque-là.
Par contre, je me sens complètement frais.
Le parc à vélo s’est évidemment sacrément vidé, mais je regagne rapidement du moral car je vais très vite doubler des concurrents. 

Le parcours vélo est parfait, il me convient bien. Il était annoncé roulant,  ce n’est pas le cas, car il y a beaucoup de relances. Les routes sont superbes, les paysages et les villages traversés très jolis.
Je reprends Olivier vers le 70ème km à ma grande surprise car je le reprends généralement plus tard que ça sur le vélo. Je roule bien en étant sur la retenue et jusqu’au 110ème km, je me mets à espérer que le marathon a toutes les chances de bien se passer, tellement je me sens bien. Puis la fatigue commence lentement à faire son effet, avec la chaleur, les bosses qui sont plus difficiles, et le terrible vent de face sur les 25 derniers kilomètres. Je commence à comprendre pourquoi les épreuves de type Ironman sont si difficiles et tant redoutées.
Je termine le vélo en un peu moins de 6 h à presque 30 km/h de moyenne sur ce parcours accidenté. C’est le 27ème chrono vélo.

Le parc à vélo est à nouveau peu rempli, mais cette fois-ci c’est plutôt bon signe.
Après une transition express, j’attaque la section course à pied qui se décompose en 3 tours de 13 km, principalement dans la base de la Ramée. Il est 14h40 et le soleil tape très fort, il fait 35°C à l’ombre.
Mon objectif est de terminer ces 39 km en moins de 4 h. Je me dis que c’est atteignable en tournant à 10 km/h, ce qui est une allure très confortable pour moi. Je boucle le premier tour en 1h15 mais je comprends en attaquant le 2ème que tout va se compliquer. Je m’arrête à tous les ravitaillements, espacés de 2 à 3 km chacun, pour boire et surtout m’asperger d’eau. Mes arrêts sont de plus en plus longs ce qui fait baisser drastiquement ma moyenne. Je boucle le 2ème tour en 1h23.
Je vivrai une lente agonie jusqu’au 35ème km. On m’avait prévenu, la course à pied sur un Ironman, c’est au mental. Mais je paye probablement mon manque de préparation. Même entre les ravitaillements, je me mets à marcher quelques mètres. Les jambes sont terriblement dures et mon amplitude respiratoire est restreinte, j’ai des douleurs dans la cage thoracique. Le parcours est éprouvant et pas si roulant que ça car on alterne des portions de singles sinueux et sablonneux, des portions de bitumes très exposées au soleil et de la piste caillouteuse au bord du lac.
5 km avant la fin je me pose vraiment à un ravitaillement, je m’assois, puis je m’allonge. J’accepte difficilement ces secondes qui se transforment en minutes et qui m’éloignent de mon objectif de 4 h de course, mais je n’ai pas envie de terminer complètement épuisé à l’arrivée, je préfère donc ne pas complètement me pousser à bout.

Ma lente agonie en course à pied…

Finalement cette pause me redonne de l’énergie et mon allure reprend de la vigueur. La chaleur commence à baisser et je retrouve du plaisir à courir.
Je franchis la ligne d’arrivée en bouclant mon dernier tour en 1h34, soit 4h12 de course à pied – 35ème temps de course à pied, pour un temps final de 11h49’59 ». Il est 18h50.

Je récupère mon téléphone et découvre avec surprise que je termine 30ème au scratch. Bon, OK il faut relativiser, ce n’est certainement pas le plus relevé des triathlons XXL et autres Ironman, mais je suis très content et chose rare, je suis fier de moi !
Il y a 4 ans, je ne savais pas nager le crawl et ce fut un chemin de croix pour arriver à aligner les longueurs dans les bassins. Réussir à nager 4 km était inenvisageable il y a quelque temps.

La fierté du finisher

J’attends Olivier paisiblement dans la douceur de la soirée, en allant grappiller quelques victuailles au ravitaillement et en encourageant les concurrents qui arrivent un à un.

En attendant Olivier

Olivier termine vers 20h40 avec un grand sourire, comme d’habitude, en ayant l’air frais, comme d’habitude. Ses premiers mots sont pour moi, il est content, et fier aussi, que j’ai pu finir en moins de 12 h. Il faut dire que cette réussite, je la lui dois en grande partie. C’est avec lui, Christophe et Axelle que j’ai fait mon premier triathlon, c’est avec lui que je termine mon premier Ironman, en ayant écouté ses nombreux conseils.

Arrivée d’Olivier

Finalement l’Occitaman était un très bon test pour mes objectifs 2020 !
L’aventure valait donc le coup d’être tentée.

Photos finishers

4 réactions au sujet de « Occitaman 2019 : mon premier triathlon XXL »

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